Adeline Le Roy (France)

Autodidacte guidée par une passion pour la peinture asiatique, l'art aborigène et l’abstraction lyrique, je m'intéresse depuis longtemps aux sentiments suscités par la couleur et les effets visuels du pointillisme.

Sensibilisée à l’art Kanak et à la peinture aborigène australienne dans ma jeunesse, formée par l’artiste coréenne Choé aux règles de la peinture des lettrés, j’ai voulu entremêler ces influences dans mes toiles peintes à l’acrylique qui mettent au centre de leur art le végétal et plus généralement notre rapport intime avec la nature. La peinture se fait contemplation intérieure, méditation sur la toile grâce à la figure du cerisier évoquant dans les arts asiatiques l’éternelle renaissance et la beauté éphémère. Elle rappelle la peinture aborigène visant à peindre des rêves, à rappeler des savoirs ancestraux. Mais dans un monde occidental en manque de spiritualité, de sociabilité et de traditions, elle interroge aussi cette pratique. Se détachant sur un arrière-plan sombre figurant un néant originel ou à venir, la peinture des cerisiers se fait ainsi tâtonnement, recherche d’un équilibre rassurant à travers la juxtaposition de points qui aspirent à re-végétaliser de manière abstraite un espace intérieur et extérieur gagné par la violence et le désordre. Le spectateur pourra ainsi être emporté à son tour dans une introspection au gré des branches, des tâches de couleurs ou des espaces noirs.

Plus que jamais, nous avons besoin d’espérer et de fixer la beauté éphémère. Mon travail est une humble mise en scène d’une espérance qui se cherche et s’épanouit en bouquet, pour combler le vide et refléter la poésie d’un monde végétal porteur d’une beauté pleine de sens, et qu’il nous faut à célébrer de toutes les manières possibles.

Pays de l'artiste : France