https://www.expositionpeinture.com

Peindre : ma thérapie en tant que malvoyante

Nous sommes tous, plus ou moins déficients visuels. Le degré est variable Beaucoup de peintres ont été malvoyants. Je recommande certains liens :

https://www.acuite.fr/actualite/sante/53616/les-grands-peintres-malvoyants-inspirent-les-chercheurs-pour-elaborer-une

https://www.handirect.fr/aveugles-et-malvoyants-ils-sont-peintres-et-sculpteurs-et-ils-exposent-3/

http://guide-malvoyance.inpes.fr/

Je devrai plutôt dire apprendre à s’adapter à son handicap. C’est un conseil qui m’a été donné par un des miens et le suivant m’avait été donné par ma kiné qui est aussi déficiente visuelle : se donner des repères. Beaucoup de mes passions sont tombées à l’eau : la lecture, la généalogie, la photographie, le tricot (et ses dérivés : tapisserie, broderie, crochet). Je les ai pratiquées en amateur comme je pratique la peinture. J’ai commencé par l’abstrait et comme j’aime m’amuser, j’ai utilisé des ustensiles de cuisine pour donner des formes, puis j’ai ajouté du collage (plumes, feutrine, faux yeux) et le summum du délire: le fructose. Par la suite, je me suis essayée aux géométriques. C’est plus compliqué lorsque l’on a un micro strabisme (Un strabisme qui se décompense est souvent un micro-strabisme (une micro-déviation de l'œil), connu ou non, et dont l'angle de déviation entre les deux yeux augmente.), une amblyopie (L'amblyopie est une différence d'acuité visuelle entre les yeux, qui ne peut pourtant pas être expliquée par une lésion organique. Ce trouble semble affecter 2 à 5 % de la population. L'amblyopie est un trouble cortical : la partie du cerveau traitant l'information venant d'un œil ne fonctionne pas de manière optimale. ) et une exophtalmie bilatérale (Complexe à synthétiser et très inesthétique) plus particulièrement localisés sur mon œil directeur. Le cerveau ne sait plus comment se comporter. Je pourrai dire comme Claude François : ça s’en va et ça revient. A un moment votre cerveau gère puis, il va neutraliser complètement un œil et parfois les deux. Très court instant, de l’ordre de quelques secondes mais qui fait paniquer.

J’aime les logiciels. J’ai donc utilisé Paint pour préparer mon travail. Malgré cette sensation de voir juste et en utilisant la règle, mon dessin était faux. 2mm multipliés par x donne une équation à résoudre. Une fois le dessin terminé sur l’ordinateur, il faut l’imprimer sur papier format A4. Le projet est prêt. Intervient la reproduction sur canson. Utilisation de la règle, de l’équerre, du compas et de tout autre instrument, panoplie de gros mots lorsqu’arrivée à un quart du dessin, il se révèle faux. On gomme tout une fois, deux fois puis pour ne pas déchirer sa préparation, on adapte à la fin. En cause, le strabisme, la proportionnalité à la taille de la feuille. Vive la gomme. J’avoue que j’en consomme beaucoup. Le plus difficile pour moi, ce sont les animaux en mouvement, le côté droit du visage, l’équilibre du corps. Je persévère. Cela va faire deux ans que je me suis immergée dedans. On devait se dire que cela va être plus facile avec la pratique mais c’est sans compter sur sa vue qui décide. Je colmate les manques avec mon fameux feutre encre de chine noir.

J’ai commencé avec la gouache, puis est venue ensuite la peinture acrylique, l’encre de chine, la peinture aquarellable, l’oil pastel. J’ai tenté le pastel sec mais ce n’est pas pour moi. Je mixe les différentes techniques en fonction du dessin et de la taille des morceaux à peindre.

Le conseil que je donne. Il faut essayer. Cela permet de passer le temps, de continuer à apprendre fait travailler le cerveau et vous êtes fier(e) d’avoir réussi quelque chose.