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NOTICE EXPLICATIVE Paris et villes d'Europe

       NOTICE EXPLICATIVE. Paris et villes d'Europe

vivier.jm6292@gmail.com

 

1. Pour la première fois, j'ai décidé

de réaliser une exposition de toiles sans encadrements. Pour deux raisons:
1. Je me suis rendu compte que les encadrements alourdissaient les peintures ainsi que la vision d'ensemble. Le coup d'œil général est alors aéré, allégé. Plus de cloison, plus de frontière. La peinture se libère…

2. Il m'est venu à l'esprit de construire un cadre intérieur structurant, généralement, de couleur jaune et ostensible aux yeux du visiteur. Rien à voir avec l'encadrement extérieur. En effet, il n'épouse pas exactement le gabarit de la toile, il est modulé en fonction du sujet représenté  pour se "renforcer"et ménage des issues. Pourquoi ? Dans cette exposition, le cadre reste ouvert et n'emprisonne pas. Au contraire, il permet au sujet représenté (monument, paysage) de sortir, de s'émanciper et de briser les barreaux de cette pseudo cage afin d'envahir toute la surface - tout l'espace.
Pour la première fois dans l'histoire de la peinture, le sujet s’affranchit des limites de la toile et vise à abolir les frontières… L’espace n’est plus vide, mais doté d’une architecture à la fois semblable au sujet.  Double interaction: le monument conditionne le ciel et réciproqsuement, le ciel conditionne le monument: tout est relié dans l’univers.
Ces cadres intérieurs, jaunes pour la plupart, sont des sources de lumière. Pensez au "Tower Bridge". Sans la présence de ces traits jaunes, le tableau serait sombre et austère. Comme une voiture sans feux  catadioptres - dans la nuit.

Le jaune, couleur du soleil, couleur de l'Esprit, illumine chaque peinture en apportant optimisme et joie…Vincent Van Gogh (1853 - 1890) a beaucoup utilisé le registre des jaunes, surtout à la fin de sa vie. Malheureusement, cette recherche de la lumière s'est achevée tragiquement.

3. Le format carré: Il confère une grande originalité car il est assez inhabituel. Nous pensons généralement à des tableaux de format rectangulaire - format à la française ou à l’italienne - comme si nous souhaitions accorder une priorité à la largeur ou à la hauteur. Cela est enraciné dans notre pensée. Le carré est très utilisé dans cette exposition car, il faut le constater, le sujet s’y prête à merveille. Il permet d'éviter ces notions de hauteur et de largeur: le tableau semble alors atteindre une stabilité et un équilibre véritables. Il est aisé d'établir un rapport entre le carré et les quatre points cardinaux. En architecture, la solidité est de rigueur si l’architecte souhaite que le visiteur habite confortablement et agréablement sa réalisation, ne serait-ce qu'un instant. Question de confiance. Il en est de même en peinture. 

4. Face, facettes, façade. Des mots de la même famille. L'architecture et le visage sont liés par une parenté. Face et façades sont expressives et dégagent des vibrations positives ou négatives: le courant passe ou non. Si le courant ne passe pas, n'insistez pas. Une adhésion est nécéssaire.

Ces monuments donnent parfois l'impression d'être représentés comme des natures-mortes ou des portraits. Nous avons devant nous une présence. Une compagnie.

5. Fractions, "fractales" et technique du vitrail

La surface peinte est fracturée, brisée, décomposée en différentes parties comme dans un vitrail.

6. La lumière comme perspective. Pour qu'un tableau soit lumineux, il a besoin de transparence. Il a besoin que la lumière puisse traverser les couleurs. Certaines couleurs comme les rouges et les verts ont une opacité trop grande pour être traversés par la lumière. Par contre, les autres couleurs se laissent traverser par la lumière. Le champion dans dans ce domaine est le jaune car non seulement il se laisse traverser mais émet de la lumière (pensez aux cirés des marins). Dans cette exposition, les tons pastel dégagent une grande luminosité qui vibre dans les ocres, les roses, les bleus etc. Il existe une autre alternative à la perspective de Brunelleschi et d'Alberti, couramment utilisée. Cette représentation de l'espace peut-être considérée comme un trucage, une illusion d'optique, un trompe l'oeil. Afin de construire - ou colorer - l'espace, l'emploi des couleurs (froides au loin et chaudes au  premier plan) est constant et fait loi en peinture.

4. L'architecture ne se contente pas de "loger" ses visiteurs, elle cherche à leur donner joie et bonheur en remplissant leurs yeux de beauté. C'est le cas de l'architecte catalan, Antoni GAUDI (1852- 1926) bâtisseur hors du commun, doté d'une imagination qui ne cesse de surprendre encore aujourd'hui. Il transcende l'architecture en tant que contenant pour se livrer à une construction mystique, régie par le spirituel: une vision du paradis !  (Sagrada Familia, Casa Battlo). Monde féérique, multidimensionnel, débordant d'inventions et de richesses, qui, nous imprègne intégralement et s'empare de nous. Nous ne sommes plus sur terre, mais possédés par une ivresse incontrôlable. En ce qui concerne la peinture, elle est moins puissante car elle n'évolue que dans un plan...

4. Les couleurs dominantes sont le bleu et le jaune. Des tons pastels, qui cohabitent avec beaucoup d'élégance, de transparence (technique du vitrail). Aucun ton violent ou agressif. De nombreuses teintes se répètent sur la toile afin de créer des rappels qui participent à l’homogénéité et à l’harmonie chromatique. Une grande unité stylistique.


5. Lignes, dessin et pointillés :Contours soignés, dessin stylisé. Une véritable quête de pureté et de transparence. Travail construit avec des lignes géométriques objectives et d'autres, courbes, fantaisistes, subjectives et lyriques exprimant une chorégraphie: intériorité personnelle et griffe du peintre… Nous avons l'impression qu'une construction géométrique se superpose au paysage, mêlant ainsi concret et abstrait. Une sorte d contrepoint à deux voix, voire trois voix.

Cela me fait penser aux tableaux de Nadir Afonso, peintre portugais de Porto (1920 - 2013) Cet artiste est doté d'un talent esthétique remarquable et d'une capacité de stylisation exceptionnelle. Lui aussi avait une grande prédilection pour l'architecture et l'a exercée pendant de nombreuses années.

Georges Seurat ( 1859-1891) a initié le pointillisme. Le tableau est intégralement couvert de pointillés. Pensez par exemple à La Grande Jatte. Mon choix est différent car quelques «parties» seulement sont garnies de pointillés de façon à former un contraste, à donner des vibrations, à fournir plus de matière, de texture ou de lumière. D'autre part, les pointillés ne sont pas toujourd distribués de façon homogène. Par endroits, dans les angles aigus en particulier, leur densité est plus importante afin de créer des polarités. Cet aspect granité accroche le regard.

Malgré la présence de figures géométriques abondantes, de "fractales", nous ne pouvons pas considérer cette peinture comme "cubiste", étant donné qu'aucun cube ne fait son apparition sur le tableau. Le cube, a été souvent utilisé par les "cubistes", qui voulaient créer une impression de perspective, donc d'espace. Oublier le plan pour entrer dans le volume.

6, Je ne saurais me satisfaire d’une peinture, jolie, doucereuse, mignarde, uniquement décorative pour combler un vide mural. D’une part, cela ne correspond pas à mon tempérament et d’autre part, cela ne parviendrait pas à combler le vide. J’ai besoin de m’entourer de choses significatives, plus consistantes ou profondes. D’aller au-delà de moi-même, de dépasser mes limites. Qu’est-ce à dire? Si le Beau n’est pas au service de la pensée, du spirituel et de l’humanisme, il est creux et stérile. Je ne saurais en aucun cas, me replier sur moi-même, m’enfermer dans un égoïsme étriqué et me satisfaire d’un succès pusillanime. Je suis constamment en quête de dialogue, de communication et de partage. De transcendance aussi. Ce qui me tient à cœur, c’est de vivre une fraternité, c’est de me sentir complice de cette vie, qui est en chacun de nous, cruelle ou joyeuse, meurtrie ou rayonnante: nous voici réunis pour nous soutenir et non pour faire la guerre. Le vrai grand art est l’art de vivre. En paix. En harmonie. Pour gérer le Bien commun. Pas de place pour les mesquins et les pervers!

7, Bien entendu, la peinture, avec ses formes et ses couleurs, ne constitue pas un langage adapté pour formuler des théories philosophiques et ne saurait se substituer à la philosophie. Le langage de la peinture est entièrement subjectif.

Mon idéal précède t-il ma pratique de la peinture? S’il en est ainsi, cette dernière n’est-elle qu’un outil au service de convictions intrinsèques, vécues avec ferveur, de façon intense et passionnée? Est-ce pour cette raison qu’elle est ressentie par les visiteurs comme une peinture habitée d’une présence forte et rayonnante? Bien entendu, tout cela est subjectif.

Entrez dans ma maison, entrez dans ces monuments de Paris et d’Europe. Les ai-je habités avant ma naissance ? Y retournerai-je à ma mort? Il s’agit là de la théorie de la réminiscence dont le grand poète portugais, Luis de Camðes, était adepte.  Ainsi que l'anthroposophe Rudolph Steiner.  Voir annexe: Mission cosmique de l'art

Mas ó tu, terra de glória.                           Mais toi, terre de gloire
S'eu nunca vi tua essencia,                      Si je n'ai jamais vu ton essence,
Como me lembras na ausencia?              comment m'en souviendrais-je en ton absence?
Não me lembras na memoria,                  Tu ne surgis pas dans la mémoire,
Senão na reminiscencia:                          Mais dans la réminiscence.

Nostagie d'un au-delà précédant la naissance ? Où étions-nous hier ? Où serons-nous demain ? Qui anime mon pinceau et agite mon esprit ? Réalité, pourquoi te caches-tu ainsi ?


8, En guise de conclusion. Une série de peintures, simples, de lecture immédiate et caractérisée par un esthétisme certain, un optimisme paisible et une profondeur enrichissante. Pour cela, immiscez-vous dans cette intimité artistique et humaine de la même façon que le peintre s’adresse à vous. Vous réaliserez ainsi un merveilleux voyage spirituel et cosmique - unique - aux vertus thérapeutiques bienfaisantes. Et libératrices..

Rendez-vous avec le Beau, le Bon et le Bien. Avec vous-mêmes, dans la plénitude.

   JMV

                                                 A N N E X E

Quelques remarques de Rudolph STEINER sur l'art et l'architecture, extraites de "Mission cosmiques de l'art":

"Toutes les époques qui furent véritablement, originellement, créatrices sont dûes à un rapport tout à fait précis de l'âme humaine avec le monde spirituel. Et c'est ce rapport des dispositions spirituelles à l'égard du monde spirituel, qui est à l'origine de l'art. En réalité, l'art ne pourra jamais provenir d'autre chose que du rapport des hommes envers le monde spirituel.(...) De nos jours on ne compte pas les gens qui s'opposent à ce qu'une maison d'habitation sacrifie un détail pratique à un principe esthétique."

"L'âme humaine veut se déployer dans toutes les directions. La manière dont elle voudrait se déployer sans tenir compte du corps, et veut transporter son entité dans le cosmos: c'est ce qui devient forme architecturale. (...) L'architecture, quand nous en considérons l'aspect artistique, nous indique ainsi un terme de la vie terrestre. (...)  Pour comprendre l'art architectural authentique, il faut envisager la manière dont l'âme humaine quitte le corps et les besoins qu'elle ressent alors vis-à-vis de l'espace."

"L'art du vêtement oriente vers ce qui précède l'existence terrestre, l'architecture, vers ce qui lui succède."

"C'est en fait une absurdité que de vouloir ressentir des volumes, alors que le premier matériau du peintre, c'est la surface,"

"L'art vrai est en tous lieux une quête de l'homme avec l'esprit; soit avec l'esprit qu'il espère atteindre lorsque son âme abandonne son corps, soit avec l'esprit dont il veut garder le souvenir quand il plonge dans son corps, soit avec l'esprit avec lequel il se sent en affinité, soit avec l'esprit au sein duquel il se sent vivre dans le monde des couleurs où s'effacent intérieur et extérieur."

"L'examen de toute création artistique digne de ce nom nous révèle que la lutte que l'homme a dû livrer pour trouver accord et harmonie entre l'élément spirituel-divin et l'élément physique-terrestre. Et quand cette lutte ne se révèle pas dans l'artiste, c'est qu'il n'y a pas de véritable impulsion artistique."