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DESSINS. Laval en 53 clins d'oeil .9.
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- Oh ! dis-je, je connais ça ! L’aspect élevé et la discrétion d’un individu ne l’empêchent pas d’être pétri de sensibilité et d’imagination. Mais l’opinion publique vous colle des étiquettes dont on ne peut plus jamais se débarrasser.
Mais Léonard ne m’écoutait pas :
- Messager aimait tant son terroir qu’il a tenu à nous conserver non seulement les différents aspects de la ville, avant la canalisation de la rivière, mais aussi les faubourgs, les hameaux isolés et, enfin, la pleine campagne. Il en appréciait la rustique mélancolie, l’atmosphère brumeuse et le ciel changeant…
Je me sentis soudain l’âme romantique :
- Il en faut si peu, dis-je, pour déclencher le sortilège, pour faire naître le scénario du rêve. La façade d’une vieille demeure, telle cette maison du Grand Veneur, une clarté, un jeu d’ombre, une silhouette esquissée… On est ici, on est transporté ailleurs, on n’est jamais seul.
- C’est le privilège du magicien de susciter le rêve… dit Léonard, qui ajouta, modeste :
- C’est bien pourquoi je suis ici !
- La table est mise ici au banquet des artistes ; des fruits nous attendent, dont déborde la coupe. Cher Léonard, qui voulez-vous ici convier ?
Dessin :La maison du Grand Veneur (42)